Dragon Magazine #5 : Les immobilisations

Self & Dragon Spécial Aïkido sort aujourd'hui en kiosque. Voici l'édito que j'ai écrit :

Les immobilisations...

Quel meilleur thème que celui des immobilisations pour symboliser la situation que nous vivons ? Immobilisés nous le sommes, contraints de limiter nos déplacements et nos interactions depuis un an. Mais sommes-nous totalement à l’arrêt pour autant ? Comme le suggèrent nos contributeurs, une immobilisation n’est que temporaire et laisse généralement quelques degrés de liberté que l’on peut exploiter à bon escient...

À l’instar de la plante qui pousse entre les fissures d’une route bitumée ne pouvons-nous pas trouver des espaces de liberté en nous-mêmes ?

Après tout, l’étude du budō consiste à faire du mieux possible malgré les pires conditions. Libre à nous de considérer que la situation actuelle est une excellente occasion de vérifier à quel point nous sommes adaptables et résilients… Et de constater combien cet exercice est difficile !

La majorité des contributeurs reste circonspect quant au sens que l’on peut donner aux immobilisations en aikidō. Ainsi, Thierry Pardo nous fait remarquer qu’ « On peine à imaginer des champs de bataille où un pugiliste chercherait à maintenir son adversaire au sol plusieurs secondes tandis que le combat fait rage ».

Le discours d’André Cognard semble lui faire écho : «  La question qui persiste est : que se passe-t-il quand on relâche le contrôle ? »

Taro Ochiaï semble continuer en rappelant que : « Dans un contexte de lutte de survie [...] Dieu seul sait à quels sacrifices on peut être soudain résolu. Sacrifier une épaule pour sauver quelque chose de plus important n’est rien… »

Xavier Duval quant à lui semble proposer une fin plus définitive en déclarant que : « L’immobilisation dans le contexte du Bujutsu n’a pas de sens, car elle ne donne pas d’avantage sur le moyen-long terme. »

Mais si l’aikidō est un art de combat, c’est aussi plus que cela. Ainsi, Régis Soavi nous invite à nous questionner : «Une immobilisation qui a pour perspective de débloquer, d'assouplir, de désengorger une articulation, n'est-ce pas un paradoxe voire un contresens ? »

Nicolas Bernard quant à lui nous fait le plaisir de partager sa connaissance des langues japonaises et chinoises en consacrant son article à l’étymologie des termes employés en aïkidō.

Enfin, je vous invite à dévorer la biographie de Konishi Yasuhiro par Nicolas De Araujo. Méconnu du grand public, maître visionnaire et influent, fondateur du karate shindō jinen-ryū, Konishi sensei fut un personnage notable de l’histoire des arts martiaux. Il joua un rôle déterminant dans le développement du karate au Japon, notamment en accueillant dans son dojo de Tokyo les maîtres d’Okinawa. Budōka complet, il fut le disciple des plus grands maîtres de son époque, parmi lesquels Nayakama Hakudo, Funakoshi Gichin et Ueshiba Morihei.

Ont participé à ce numéro :

Ivan BEL, Nicolas BERNARD, Jean-Marc & Germain CHAMOT, André COGNARD, Nicolas DE ARAUJO, Xavier DUVAL, Pierre FISSIER, Alexandre GRZEGORCZYK, Patrice HERPIN, Laure KIE, Arnaud LEJEUNE, Fabien LESPAGNE, Taro OCHIAI, Thierry PARDO, Régis SOAVI.

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