Dragon #2 : La violence...
Le dernier Self&Dragon Spécial Aïkido vient de sortir.
Nous essayons constamment d'améliorer la qualité du magazine. En plus de la couverture qui évolue, vous trouverez quelques changements à l'intérieur.
Nous essayons constamment d'améliorer la qualité du magazine. En plus de la couverture qui évolue, vous trouverez quelques changements à l'intérieur.
Voici l'édito que j'ai écrit :
La violence...
Il
y a quelques années, lors d'un stage d'été, un expert, gradé en
Aïkido, Karaté et Iaïdo nous expliqua qu'en tant que pratiquants
d'arts martiaux : « la violence est notre fond de
commerce »... À l'époque j'ai été très perturbé par cette
assertion. J'ai compris plus tard que cette remarque avait le mérite
de pointer du doigt un point important : la violence est une des
raisons d'être des arts martiaux. Sujet
délicat pour les Aïkidokas qui sont généralement à la recherche
d'une résolution pacifique des conflits...
Comme
l'exprime très clairement Régis
Soavi : « La
valeur de l'Aïkido est dans son positionnement consistant non pas à
nier la violence, mais plutôt à rééduquer. »
André
Cognard quant à lui nous invite à regarder avec précision en nous
mêmes pour repérer le véritable moteur de nos actes. Selon
lui : « Imposer à
l’autre, serait-ce par la douceur, n’est en rien non-violent. »
Alma
Noubel
nous rappelle avec simplicité que : « L’Aïkido
n’est pas un monde à part. Ce n’est pas parce que notre art n’a
pas de compétition qu’il est plus noble, ou plus respectueux que
les autres. »
J'espère
que ces regards croisés sur ce thème brûlant nourriront votre
réflexion et votre progression.
Découvrez
dans ce numéro un nouveau format : le thème central traité
sous forme d'interview. Pascal Guillemin a bien voulu répondre à
mes questions avec une grande sincérité. Du cinéma, au coaching en
passant par l'enseignement en milieu carcéral, il dévoile avec
générosité une partie de son riche parcours.
Enfin,
Daniel Toutain, Philippe Gouttard, Léo Tamaki et également André
Cognard, abordent la question de la pratique à l'heure du
confinement. Ils nous racontent comment ils ont vécu cette période
et présentent les réflexions que la situation leur a inspiré.
Un
mot également sur Mochizuki Minoru qui se trouve en couverture de ce
numéro. Élève de Kano Jigoro et Ueshiba Moriheï, il étudia
également le Katori Shinto Ryu, le Kendo et le Karaté. Pratiquant
complet, détenteur de nombreux grades dans de multiples disciplines
il incarne l'idéal du Budoka. Il nous rappelle qu'il est possible
d'étudier plusieurs disciplines et d'atteindre l'excellence. Ayant
apporté de façon récurrente des changements à son système en
s'inspirant de ce qui se faisait dans les autres écoles, il nous
enseigne que tradition est aussi synonyme d'évolution.
Comme
le détaille Nicolas de Araujo : « Mochizuki Senseï
exhortait ses élèves à chercher par eux-mêmes, comparer et tester
les pratiques ». On
peut ainsi le considérer comme une source d'inspiration dans
la situation actuelle. En effet, l'été est là, mais à l'heure où
j'écris ces mots (le 21 juin) la pratique est encore limitée par
les précautions sanitaires. Comment s'adapter à cela et réinventer,
un temps, l'Aïkido que l'on pratique ?
Tout
simplement en se posant la question : « qu'auraient fait
les maîtres du passé ? »
Bonne
pratique !
Germain
Chamot